“Quelle chance de pouvoir vivre là-bas ! Pourquoi tu reviens ? »,
“Si votre fille va au Canada, elle ne reviendra pas »,
“J’aurais aimé avoir ta chance » …
Oh que j’ai entendu ces phrases. Avant de partir, quand j’ai annoncé que je revenais … Le Canada est très idéalisé, comme certains autres pays tels que le Mexique ou le Japon. Pays que j’ai pu faire ces dernières années. C’est fou comme ces destinations lointaines nous font rêver, et que la vie y semble paradisiaque.
Plusieurs fois durant des voyages, j’ai regardé le paysage en me disant : “ok, le monde est trop beau“. En regardant un coucher de soleil en haut d’une colline à Kyoto, sur un banc en plein milieu de la ville de Taxco ou au sommet des Rocheuses de Banff. Un jour, mon ancienne famille d’accueil m’a dit : “c‘est incroyable Noémie, tu as accompli ce que tu voulais, tu es en train de vivre tes rêves“. Cette phrase m’a marquée et j’ai pris conscience de cette chance dont on me parlait tant, et de cette motivation que j’ai eu pour réaliser ces grands projets.
Que se passe-t-il ailleurs ?
J’ai décidé de partir à l’étranger pour chercher autre chose, prendre un nouveau départ en quelque sorte. Par contre, j’ai un ami qui ne veut absolument plus vivre dans son pays car il déteste la mentalité des gens, d’autres amis qui fuyaient le leur car ils n’avaient plus d’avenir là-bas, puis certains qui souhaitaient juste vivre une expérience de taré. Et je pense que c’est là qu’il est intéressant de se pencher. L’objectif de quitter son pays pour “essayer” autre chose, et découvrir une autre culture, sans s’attendre à un Eldorado.
Peut-être que je ne le montre pas parfois, mais je suis fière d’être belge pour plein de raisons différentes (non non, pas seulement pour le chocolat 😇). Mes souvenirs ici, les études très peu chères, notre sécurité sociale, la possibilité de voyager facilement, à deux pas de chez nous et à des coûts super raisonnables, la nourriture, nos bons restaurants, la liberté de pouvoir choisir le futur qu’on souhaite, notre métier, notre mari/femme, le sentiment de sécurité face aux catastrophes naturelles … C’est bateau, peut-être, mais pas tellement en regardant autour de nous.
Il faut savoir que …
- Le Mexique connaît souvent des tremblements de terre et qu’une amie a déjà eu réellement peur pour sa vie, cachée sous un bureau pendant que son bâtiment de lieu de travail a manqué de s’écrouler
- Les Japonais font l’objet d’une grosse pression sociale : le culte de la minceur à l’extrême, le travail qui domine les journées des Japonais et leur peur maudite de l’échec
- Les Canadiens trouvent leur pays trop grand, ce qui peut être un problème quand il s’agit de voyager, et paient aussi une fortune leurs études supérieures (voilà une des raisons pourquoi je suis revenue, l’université et les collèges sont impayables)
- Les États-Unis ont un taux de pauvreté assez conséquent, avec une baisse des aides apportées aux sans-abris
- Les Brésiliens fuient un pays trop chaud et engouffré dans une lourde crise économique pour trouver un avenir ailleurs
- Les salaires sont super bas dans beaucoup de pays d’Amérique Latine, où ils vivent très souvent en dessous de leur pouvoir d’achat local
Ces pays font rêver beaucoup (dont moi of course), mais tout autant que la France aux yeux du reste du monde. Tout est toujours plus beau chez les autres n’est-ce pas, comme la vie que l’on imagine parfaite de ses amis sur Instagram. Et en creusant bien bah … eux aussi ont des problèmes comme nous, et parfois même plus !
Être conscient du moment présent
J’essaie toujours de me dire qu’il y a mieux, mais aussi pire que nous. Que savoir être conscient de nos propres moments de bonheur, de ce qu’on a entre les mains ou de la chance que nous avons peut être réconfortant en cas de coup de mou. Pendant que je vivais “ma meilleure vie” au Canada, moi aussi je me suis dit “quelle chance, moi aussi j’aimerais être à table pendant ce dîner de famille“, “moi aussi je veux pouvoir enfin voir le printemps” (bonjour l’hiver de six mois), ou juste payer moins cher mon loyer, mes courses et ma consultation exorbitante chez le médecin.
À force de nous habituer à ce que nous avons, nous perdons notre intérêt pour les choses se trouvant autour de nous. Ce bâtiment historique dans la ville d’à côté, ce grand lac aux allures canadienne à trois heures de route, ces potes qu’on a depuis des années, ce toit sur notre tête, cette famille qui nous est si chère. Envier rend malheureux au final.
Si j’aime autant voyager, c’est pour avoir le bonheur de casser cette routine, de découvrir de nouvelles choses qui me rendraient heureuse et de parfois apprécier encore plus ce que j’ai laissé chez moi, dans ma petite Belgique.
Apprendre à redécouvrir le monde avec des yeux d’enfants
J’adore vraiment le Canada, sa qualité de vie, ses espaces naturels et la mentalité des gens, je me verrais clairement y vivre un jour, mais je suis toujours attachée à la Belgique et à ses pays voisins. Un ami est venu en Europe cet été et j’ai adoré pouvoir lui montrer des villes comme Bruges ou Bruxelles. J’ai appris à redécouvrir ces villes “qui ne nous impressionnent plus trop”, et à les regarder avec des yeux d’enfants. Je vous promets, ça change la vie.
Soyez reconnaissants de ce que vous avez entre les mains, puis donnez-vous les moyens de réaliser vos rêves si vous n’êtes pas heureux et sachez oser. Osez aussi changer de vie, osez voyager seul et allez vers les autres. Il n’y a rien de plus génial que de pouvoir être curieux. Pour moi, l’herbe est très très verte au Canada. ce pays est incroyable, mais la Belgique a aussi beaucoup à offrir. Il faut savoir prendre le meilleur des deux, comme je l’ai déjà dit dans mon article sur mes 15 nouvelles habitudes canadiennes.
Et puis, si vous voulez tout savoir, mon amie Jap’ Miwa m’a dit que Bruxelles est aujourd’hui la plus belle ville qu’elle ait visitée. Vous avez compris où je voulais en venir ?
Bisous bisous
4 comments
Merci pour cet article, il est très inspirant. Il est bon de ce rappeler que la beauté est partout. Bonne continuation, c’est très agréable de vous lire.
Merci beaucoup ! C’est exactement ça, on se plaint énormément alors que beaucoup rêvent de l’Europe. Ca fait réfléchir et ouvrir les yeux 🙂
Se satisfaire de ce que l’on a, ne pas voir l’herbe plus verte ailleurs … un long chemin 😉
Oh que oui ! 🙂