327 jours plus tard. Je suis revenue dans notre plat pays après mon PVT à Toronto. Pourquoi ? Ce n’est pas si bien que ça le Canada ? Bah si j’adore le Canada, mais je vais vous expliquer …
Il y’a deux ans, j’ai débarqué à Toronto dans le but d’améliorer mon anglais, de prendre un nouveau départ et de devenir plus indépendante. 6 mois qui ont changé beaucoup de choses chez moi, et qui ont été un gros déclic. Je suis repartie de Toronto avec les larmes aux yeux, cette ville m’avait donné une grosse claque, et la quitter si tôt a été dur. Si j’ai adoré mes 5 mois de retour en Belgique, j’avais déjà prévu de repartir une fois mon compte en banque renfloué. J’ai travaillé comme une acharnée pour pouvoir retrouver ce pays qui me manquait et reprendre le chemin que j’avais commencé là-bas. Cette fois-ci, c’est avec un PVT que je suis arrivée à l’aéroport, et deux valises.
Mes attentes durant ce PVT
Contrairement à la première fois, mes attentes étaient différentes. Si je cherchais encore à améliorer mon anglais, je voulais surtout trouver mon premier travail dans mon domaine. J’ai terminé mon bachelier en 2017 et je n’avais encore jamais bossé en communication. Si j’étais pleine d’espoir au début, j’ai vite déchanté. Dur de trouver dans sa branche quand on n’est pas parfait bilingue. Si le marché n’est pas bouché là-bas, la concurrence reste rude, et il faut s’accrocher. J’ai enchaîné les entretiens, les foires à l’emploi, les dépôts de CV … Et j’ai finalement décroché un entretien dans une boîte de mode, pour un job en tant que Bilingual Communications Specialist. La même semaine j’avais signé pour bosser comme vendeuse à H&M. Au final, j’ai choisi le poste en entreprise, et j’ai bien fait pour plein de raisons différentes : une première expérience dans le domaine, un plus pour le CV et un avantage si je souhaitais me lancer un jour dans la RP (car c’est considéré comme un job qualifié).
Je partais aussi, car j’avais besoin d’être un peu seule et de me retrouver. Un an me semblait l’idéal pour tout mettre à plat et prendre le temps de réfléchir à ce que je voulais.
Et enfin, je voulais aussi retrouver tout ce petit monde que j’avais laissé à mon départ et repartir en voyage avec mes copines (ce que je n’avais pas eu le temps de faire l’année d’avant). Mon rêve était Cuba, mais j’ai eu la chance de pouvoir aussi partir au Mexique et faire un road-trip automnal à Montréal. J’en parle juste après !
J’ai tout remis en question
Contrairement à ce que je pensais, cette année a été riche en émotions et en remises en question. Même si j’avais retrouvé mon « chez-moi », j’ai eu du mal à me réhabituer au Canada. Fini l’école et la vie étudiante, je devais me trouver boulot, appart et gagner mon argent ! C’était en quelque sorte une transition vers la vie d’adulte et ses responsabilités. Les démarches étaient beaucoup plus longues et j’ai pas mal stressé, mais j’y suis arrivée.
Comme mon objectif était de me payer une formation après cette année, j’ai décidé d’économiser chaque mois et de faire l’impasse sur un beau condo en plein centre-ville. Je logeais dans une maison partagée, avec une mini-chambre à 520$. Je voulais être en colloc mais j’ai eu du mal avec cette histoire de chambre, car je me sentais étouffée, et en hiver c’était trop galère … J’avoue avoir tenu le coup, mais difficilement, j’ai plusieurs fois failli déménager sur un coup de tête pour une pièce plus grande.
J’ai aussi ressenti un gros manque de ma famille et de mes amis vers la deuxième partie de l’année, après les fêtes. J’avais envie de tout partager avec eux ou juste d’aller boire un verre avec mes amis. Même si je suis de nature très indépendante, j’ai ce besoin d’être entourée, et l’hiver a engrangé une petite déprime et un sentiment de solitude qui a duré quelque temps. Quand ma jap préférée est rentrée au Japon, je l’ai vraiment sentie. Même si je n’ai jamais été seule cette année, ça restait une personne que je voyais la plupart du temps et avec qui on se racontait tout.
Surtout, si ça vous arrive, n’hésitez pas à appeler vos proches ! J’ai tendance à me renfermer et à avoir peur de déranger en le faisant, mais au contraire, ils seront bien content d’avoir de vos nouvelles. J’ai remarqué que le fait d’être loin peut rendre certains petits problèmes insurmontables. Rien que le fait d’en parler me faisait un bien fou.
Comme je l’avais déjà dit, l’hiver a été très long et cette déprime s’est installée un petit moment. J’étais bien à Toronto, et je n’avais pas envie de rentrer, mais je me suis juste sentie seule. Merci le manque de soleil qui n’aidait pas !
Ces moments de bonheur
Toronto m’a tellement apporté, je suis revenue avec des souvenirs plein la tête. Si l’hiver a été dur, l’été était top. Comme ma jap Miwa disait : « Toronto n’a rien à voir l’été, tu as envie d’y rester toute la vie ». Et je me suis rendu compte qu’elle avait totalement raison, je suis retombée amoureuse de cette ville aux mille facettes. J’ai préparé une liste pour les derniers mois qui me restaient et j’ai profité à fond de mon été canadien !
Tout d’abord, je me suis épanouie dans mon boulot. Je me sentais super bien, car je commençais à maitriser vraiment mes tâches. J’étais dans une équipe avec des collègues incroyables. Le dernier jour au bureau, j’ai reçu un email spécial «Petit-déjeuner surprise pour le dernier jour de Noémie ! ». Mes collègues ont débarqué à mon bureau avec une carte et des au revoir adorables. J’en ai eu les larmes aux yeux.
La qualité de vie qu’on a à Toronto m’a aussi beaucoup plu. Même en économisant, j’arrivais à me faire un resto et des soirées chaque semaine, je regardais peu à mes dépenses. J’ai aussi pu partir à Cuba et au Mexique. Il faut savoir que les destinations sont super cheap lorsqu’on prend l’avion de Toronto, donc j’en ai profité. En plus, comment refuser l’invitation de ma Mexicaine préférée ?
On peut dire que j’ai vraiment profité à fond des deux aspects qu’offrait ce permis vacances-travail, et c’était la preuve que ce n’était absolument pas incompatible.
En plus, pas besoin de partir loin pour être dépaysé. Une journée aux lacs de Muskoka ou un week-end au Québec suffit ! Les week-ends, beaucoup partent aussi faire des chalets en bord de lac pour être déconnectés.
Mon été canadien
Parlons été maintenant ! C’était vraiment le moment que j’attendais le plus cette année, et c’est pourquoi j’ai repoussé mon vol retour de deux mois. Il faut tout d’abord savoir qu’on passe quasiment de l’hiver à l’été ici, le choc est presque brutal, mais il fait tellement de bien. On voit enfin les fleurs, le soleil et les gens sortir en tong par 15 degrés.
On a commencé à manger en terrasse, à monter sur les toits pour boire des verres, j’ai été voir un film dans un parc, j’ai dansé dans la rue durant un festival latino, je suis partie en randonnée et j’ai failli perdre une chaussure dans la rivière, je me suis incrustée à une soirée de mon ancienne école et j’y ai rencontré des nouvelles personnes, je me suis crue en vacances en partant à la plage de Toronto et j’ai participé à ma première pool party. Un de mes meilleurs souvenirs aura été le canoë sur le lac Ontario, en face de la CN tower. Après avoir ramé au milieu des îles, on s’est retrouvé face à face avec la ville. Juste magique.
Toronto est une ville incroyable l’été, et oui, j’ai eu envie d’y rester toute la vie. J’aime son ambiance, ses gens et ses 1001 choses à faire. On ne s’ennuie jamais.
Et maintenant
Bah alors, pourquoi je suis revenue si c’était si bien ? Déjà, mon visa se terminait, ça faisait quasi un an que j’avais débarqué. J’avais aussi le baptême de ma filleule au mois d’août donc la question ne se posait pas vraiment pour la date.
Alors oui, j’aurais pu me lancer dans la RP (résidence permanente) comme la plupart des pvtistes qui souhaitent s’installer, mais le processus est long et cher, ce n’était pas trop dans mes moyens pour l’instant, car, comme je vous l’ai dit, la priorité va à mes formations. J’ai le projet de rester en Europe cette année pour étudier, avant de repartir dans un an quelque part (je garde ça secret héhé) …
J’ai la RP dans un coin de ma tête, car le Canada reste mon pays de cœur. J’ai plein de projets que j’aimerai mettre en place maintenant, mais Toronto reste mon premier choix quand j’aurai de nouveau besoin de stabilité. Les opportunités professionnelles et la qualité de vie sont vraiment les points forts cette ville. Et puis, j’ai aussi des amis là-bas qui me manquent déjà.
En attendant, je veux profiter à fond de mon entourage, et repasser Noël en famille avec ma petite filleule que je viens de rencontrer. Je suis aussi super contente de retrouver notre nourriture, qui est une des choses qui m’avaient le plus manqué ! Un vrai bonheur de retourner faire les courses à Colruyt, je vous jure.
Merci de m’avoir suivie toute cette année, entre les galères et les moments de bonheur. Le Canada a marqué ma vie, et je suis tellement fière d’avoir réalisé ce PVT. J’ai encore plein d’aventures qui vont arriver, donc je ne déprime pas trop d’être rentrée, au contraire. Ce blog ne va pas cesser d’exister de sitôt croyez-moi ! Et puis, prochaine étape … un trip au Portugal !
Si toi aussi tu rêves de te lancer, je ne peux que te conseiller de foncer. J’ai tendance à me dire qu’on a qu’une vie, et que c’est ce genre d’expérience personnelle qui nous construit et forge notre personnalité. Et, même si tout n’est pas toujours tout rose (vous l’avez bien vu dans cet article), on en retire forcément quelque chose. Cette année a été super enrichissante et m’a laissé des souvenirs incroyables.
Bisous bisous
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