Voyager c’est vivre. Et je n’ai pu trouver un mot plus fort pour ce que j’ai ressenti la première fois que je suis partie seule, à Toronto au Canada.
Que ça soit pour prendre une pause, découvrir le monde ou tout simplement rechercher une nouvelle expérience humaine ou professionnelle, les raisons sont nombreuses de vouloir s’échapper un mois, un an, une vie. Je ne connaissais pas la ville où j’allais, je ne savais plus trop pourquoi je partais, j’allais me retrouver seule sur place, mais j’étais là, à l’aéroport avec mes valises, prête à prendre l’avion pour un voyage de 6 mois.
Notre génération connaît ce sentiment d’aventure grâce aux diverses offres qui nous sont proposées aujourd’hui. Génération Y, nous sommes une génération voyage. Pour les uns, partir c’est tout quitter, pour les autres se retrouver ou sauter dans le vide. Dans mon cas, c’était une sorte de défi. J’en avais besoin et partir seule était un challenge. Après mon bachelier en communication et dans la totale incertitude sur ce que je souhaitais faire par la suite, j’ai décidé de prendre un an juste pour moi, et ce fut une des plus belles expériences que j’ai vécue dans ma vie.
6 mois de parenthèse
Partir, c’est s’ouvrir à d’autres possibilités, c’est une chance qu’on s’offre de prendre un nouveau départ. Je l’ai vécu comme ça. Dire au revoir a été très difficile, mais une fois revenu, quelle expérience.
La seule chose que je savais en partant, c’est que je serai en famille d’accueil et que je suivrai des cours d’anglais à ILAC, école privée d’anglais accueillant des internationaux. C’est tout. Bien que mes parents étaient derrière moi, d’autres n’ont pas compris. « Partir en vacances pendant que certains travaillent », c’est ce que j’avais entendu. Ce qu’il est important de comprendre c’est qu’il faut voir plus loin que ça. Partir, ça ouvre l’esprit, ça permet de se retrouver et ça change complètement une vie. Je suis assez têtue et rien n’allait m’empêcher de partir, après tout ce n’est que 6 mois. Enfin, ici je suis revenue dans le cadre d’un PVT d’un an, mais ça, c’est encore une autre histoire !
Les bienfaits
Je pense que beaucoup sont aujourd’hui convaincus des bienfaits du voyage, mais parfois il est bon de rappeler ce que ça nous apporte, parce que oui, on me l’a déjà demandé.
Les raisons sont diverses, les réponses changent à chaque fois, et c’est pour ça qu’il est intéressant de s’y pencher pour faire comprendre que oui, prendre la route seul ou à plusieurs apporte énormément de choses positives.
L’anglais of course, parce que mon niveau était incroyablement mauvais. Pour moi, l’école n’est pas le meilleur endroit où apprendre une langue et surtout pour la pratiquer. Après 11 ans de cours, je n’arrivais toujours pas à faire une phrase correcte et à avoir la confiance et la fluidité que j’ai acquises aujourd’hui. Après seulement deux mois d’immersion au Canada, je peux dire que je rêvais même en anglais, oui oui. Bon, il reste beaucoup de travail, mais rien que le fait de savoir vivre dans un pays anglophone, c’est déjà un bon début.
Maintenant, j’aimerais bien apprendre l’espagnol ou encore un peu de japonais et de portugais (et qui sait, peut-être reprendre le néerlandais ?). Qui l’aurait cru.
Pour me trouver. Oui, c’est très philosophique, mais c’est le cas. Je venais de terminer un bachelier et j’étais complètement paumée. Un master ? Travailler ? L’année n’avait pas été facile et je n’arrivais plus à avancer en Belgique. Le Canada me faisait rêver depuis toujours, donc j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai préparé mon séjour linguistique, comme signe de « nouveau départ ». Cette année sabbatique m’a permis à la fois de m’évader, de rencontrer de nouvelles personnes, de m’ouvrir aux autres et de m’ouvrir l’esprit. Maintenant je sais enfin où je vais, et ça c’est beau.
Le CV. Je suis quelqu’un qui cherche toujours à apprendre, et partir m’a permis à la fois d’améliorer mon anglais, mais aussi d’étoffer mon CV grâce à cette expérience et à mon bénévolat d’un mois en tant qu’event manager à Ottawa. Si ce stage m’a redonné goût au monde de la communication, je pense qu’il peut constituer un vrai plus pour un futur employeur aujourd’hui. Cela montre notre curiosité, notre capacité d’adaptation et notre ouverture d’esprit, ce n’est pas négligeable.
Pour rencontrer de nouvelles personnes. Comme je l’ai dit plus haut, s’ouvrir aux autres en voyage c’est pouvoir être soi-même et enlever ce masque que l’on peut s’imposer chez nous. Personne ne se connaît et les rencontres sont souvent éphémères, ce qui les rend magiques.
Bien sûr j’ai aussi rencontré des personnes à Toronto sur lesquelles je sais que je pourrais compter, même à l’autre bout du monde. C’est enrichissant et ça vous permet de connaître des cultures parfois très différentes (je restais essentiellement avec une Mexicaine et une Japonaise, autant vous dire que c’était multiculturel comme groupe). Je ne compte même plus les anecdotes que nous avons eues à propos de nos différentes cultures, je pense d’ailleurs en faire un article plus tard.
Ces rencontres, ce sont des souvenirs inoubliables croyez-moi.
Le besoin de nouveau. Je n’aime pas la routine et je m’ennuie vite. J’étais à un moment de ma vie où j’avais besoin de partir et de me challenger. Mission réussie !
Pour booster la confiance en soi. J’ai failli oublier ce point alors qu’à mes yeux, il est un des plus importants. Devenir plus indépendant, prendre des risques, partir seul, réaliser un vieux projet … C’est peut-être banal mais ça permet de prendre confiance, de se dire que oui, j’ai été capable de prendre la route et d’aller vers l’inconnu.
Vivre dans un autre pays, mais surtout au Canada. Je ne sais toujours pas pourquoi j’étais attirée par ce pays. Dans ma tête, avant de partir, c’était le Canada et rien d’autre. L’image que je m’en faisais était très belle : la nature, la gentillesse des gens, la vie à l’américaine … Moi qui vis dans un village au fin fond de la Belgique, je voulais rester au moins un temps dans une grande ville telle que Toronto. Et j’en suis finalement tombée amoureuse.
Après un retour de 5 mois en Belgique, j’ai décidé de repartir au Canada dans le cadre d’un PVT (Working Holiday Visa). Je sentais qu’au fond, mes 6 mois avaient été trop courts et que je n’avais pas pu tout voir de ce beau pays. L’opportunité du visa s’est présentée à la dernière minute et me voilà revenue pour un an cette fois, avec, je l’espère cette fois, une nouvelle expérience professionnelle en poche.